Second issue of “Sources. Materials & Fieldwork in African Studies” on the “Sources of Violence”

 

Nous avons le plaisir de vous informer de la parution du numéro 2 de la revue Sources. Matériaux & Terrains en études africaines. Ce numéro spécial est consacré aux « Sources de la violence », il est disponible ici.

L’introduction, écrite par les coordinatrices de ce numéro, Élodie Apard et Cyrielle Maingraud-Martinaud (IFRA-Nigeria), propose une réflexion sur les conditions méthodologiques, éthiques et réflexives de la pratique du terrain en contexte et/ou sur des objets violents en études africaines. Elle défend l’importance de la créativité dans la collecte et la production des matériaux de terrain par un détour méthodologique visant à limiter la confrontation directe des chercheur·e·s à la violence. 

Les cinq articles de ce dossier proposent chacun une manière différente de mettre en pratique ce détour méthodologique et démontrent son apport heuristique dans l’appréhension des phénomènes violents : Rémi Korman traite de la controverse autour du rôle de l’Église catholique pendant le génocide des Tutsi du Rwanda sur la base d’un large corpus d’articles de presse. À partir de carnets qu’il a réussi à obtenir, traiter et archiver, Michel Cahen analyse le fonctionnement quotidien de la Renamo pendant la guerre civile mozambicaine. Prenant appui sur un document de travail utilisé par l’un de ses enquêtés dans ses activités de sensibilisation auprès des jeunes des townships du Cap, Léo Fortailler met en lumière toutes les ambiguïtés de la lutte contre la xénophobie en Afrique du Sud. Ini Dele-Adedeji, quant à lui, appuie son analyse du groupe Boko Haram sur des sources produites pendant son terrain dans le nord-est du Nigeria. Il participe ainsi à combler la rareté des données sur le groupe jihadiste, rareté qui est l’effet de la répression dont il est la cible par l’armée et l’État nigérians. Enfin, les membres de l’équipe du projet Nigeria Watch – qui recueille systématiquement, depuis 2006, des données sur les morts violentes au Nigeria – discutent des apports et des limites des méthodes quantitatives dans l’appréhension des phénomènes violents. 

La rubrique « Dans l’atelier des archives numériques » publie un entretien avec des historiennes et archivistes investi·e·s dans la mise en valeur des archives de Kayes au Mali. Leurs échanges témoignent de l’incendie qui a décimé ces archives en mai 2020 et soulignent la nécessaire protection des centres d’archives en Afrique. 

Deux numéros thématiques, l’un sur les savoirs environnementaux (2022), l’autre intitulé « Photographier les mondes sociaux africains : production et circulation des représentations visuelles » (2023), sont en cours. Un appel permanent à articles en varia et à numéros ou dossiers thématiques est ouvert (voir ici). Nous étudierons avec plaisir vos propositions de contributions.

Vous pouvez retrouver les informations et l’adresse de contact :

En françaisici.

En anglais, ici.

Pour toute question sur la revue, une seule adresse : sources@services.cnrs.fr

En vous souhaitant une excellente lecture !


 

We are pleased to announce the publication of the issue no. 2 of the academic journal “Sources. Materials & Fieldwork in African Studies.” This special issue is about the “Sources of violence” and can be accessed here

The introduction, written by the two coordinators Élodie Apard et Cyrielle Maingraud-Martinaud (IFRA-Nigeria), reflects upon the methodological, ethical and reflexive conditions of fieldwork in violent contexts and/or on violent objects. The authors content that creativity in collecting and producing empirical materials is crucial; it requires a methodological detour as a way to avoid endangering researchers.

The five articles illustrate different ways to implement such a methodological detour, and demonstrate how heuristic this approach is in understanding violent phenomena. Rémi Korman writes about the controversy that surrounded the responsibility of the Catholic Church in the genocide against the Tutsi in Rwanda, drawing from a large body of press articles. Through notebooks he managed to get access to as well as to process and archive, Michel Cahen sheds light on the day-to-day activities of the Renamo during the Mozambican civil war. Léo Fortailler grounds his analysis upon a worksheet, used by one of his informants during educational sensitization activities in Cape Town’s townships. He thus illustrates the complexities of the current anti-xenophobic campaigns in South Africa. Ini Dele-Adedeji scrutinizes the dynamics of Boko Haram, using materials he produced during his fieldwork in north-eastern Nigeria. Doing so, he contributes to filling the void of first-hand data on the jihadist group – one that is a by-product of the repression tactics used against it by the Nigerian State and army. Finally, the team members of the Nigeria Watch project—a project that collects and compiles data on violent deaths in Nigeria since 2006—discuss the benefits and limits of quantitative methods in analysing violent phenomena.

The issue closes with the “Inside the Digital Archives Studio” section that presents an interview with historians and archivists involved in the valorization of the archives of Kayes in Mali: they all recall the fire that destroyed the archives in May 2020 and discuss the necessary protection of archival centers in the continent.

Two special issues, one on Environmental Knowledge (2022) and the other on “Photographing the African Social Worlds: Production and Circulation of Visual Representations” (2023) are underway. A permanent call for papers in Varia and in special or thematic issues is open. We will be glad to consider the papers you may submit.

You can find information about the journal and our contact address here:

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Had you any questions about the journal, kindly feel free to get in touch with us: sources@services.cnrs.fr

Wishing you an excellent reading!